LE 6 AOUT 1914
Aujourd'hui, les combats se déroulent dès les toutes premières heures du 6 août. La grande
offensive générale des Allemands a démarré depuis 2200 heures la veille.
Rabosée est un point d’appui improvisé destiné à bloquer l’avance de la 27e Brigade allemande (General der Infanterie
Hermann von FRANCOIS (53e gt Inf et 25e Rgt Inf). Fort de 450 hommes, ce barrage est commandé par le Major CLERDENT du 14Li et se trouvait dans l’intervalle Meuse-Barchon. Les combats démarrent dès 0000 heures.
Rhées est le théatre d'un combat inattendu dès 06 heures 00 autour du cimetière de ce village. Elle oppose la 34e Brigade au 11e Régiment de Ligne qui se trouvait en bivouac autour du cimetière.
Le 2Bn du 12Li du Major Collyns s'est retiré de Visé et s'est établi au centre de
Herstal. Sur la
carte, il est à noter que le pont sur lequel Collyns a établi des barrages est l'ancien pont. Actuellement existe un nouveau pont.
Retinne voit les combats opposant la 14e Brigade à la redoute 24 et 25commandées par le Commandant Simonis.
Le
fort de Boncelles se voit attaqué par les 38e et 43e Brigades. Ils vont trouver devant eux, outre le fort, la 15e brigade arrivée en renfort de Namur avec surtout le 1er Régiment de Chasseurs à pied, une partie du 12e Régiment de Ligne et du 2e Régiment de Lanciers.
Ces cinq endroits vont être le théatre de combats acharnés et les piottes belges vont résister héroïquement conduits par des chefs d'une valeur combattante hors du commun. 2 autres endroits vont être aussi le théâtre d'âpres combats
Chaque combat va faire l'objet d'une page différente pour faciliter votre lecture de cette journée.
Pour les combats de Retinne, Queue-du-Bois, Jupille,
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La journée du 6 août voit la résistance de nos piottes poussée à son paroxysme. Ils sont héroïques et vont repousser les brigades allemandes qui se retirent plus ou moins sur leurs positions de départ. Seule la 14e Brigade est aux portes de Liège sans y être entrée.
La
carte représente cette retraite avec les flèches rouges indiquant leurs objectifs et les flèches noires leur itinéraire de retraite.
A la
Citadelle de Liège, soudain un drapeau blanc hissé par le Colonel Eckstein, commandant la citadelle (actuellement le Centre Hospitalier Régional de Liège), devenu fou; à tel point que ses officiers durent le renfermer dans la salle de police). Ludendorff se retourne vers von Emmich:
« Je félicite votre Excellence pour un des plus grands succès de l’histoire de la guerre. La forteresse de Liège se rend à vous ».
Grave erreur. Devant le parlementaire envoyé par von Emmich (avec le Commandant Simonis), Leman ordonne d’enlever le drapeau car il n’a jamais donné un tel ordre. Ludendorff et von Emmich sont dépités et c’est un euphémisme. Isolée dans la position fortifiée, la 14e brigade ne pouvait reculer car elle se retrouverait sous le feu des forts d’
Evegnée et de
Fléron.
Mais Leman va commettre une faute qui ne peut lui être reprochée. En effet, conséquence de cette attaque lourde de sens: croyant les Allemands dans la ville, Leman ordonne à toutes les troupes se trouvant dans les intervalles des forts de se retirer et de rejoindre l’armée de campagne, d’abord dans l’intervalle Hollogne-Loncin, puis sur la Gette. Ce qui était d’ailleurs les ordres du Roi Albert 1er. Cette initiative a malheureusement pour effet d’interrompre, à ce moment critique entre tous, les liaisons téléphoniques entre les forts de Liège (il n'y avait pas de réseau téléphonique militaire, et toutes les communications devaient transiter par le réseau civil, centralisé rue Sainte-Foix).
Ce qui implique que les forts vont se retrouver seuls contre les obusiers de 105 et de 210 puis des 420. C’est la raison pour laquelle Ludendorff a pu entrer dans Liège, ville ouverte, dès le 7 août au matin et qu’il s’en glorifie dans ses écrits après la guerre. Il n’avait plus rien devant lui et n’eut aucune difficulté à rejoindre la citadelle de Liège. La 1ère Batterie entrée à Liège était précédée des hommes de Simonis.
Concernant les autres secteurs, ordre est donné par Joffre au Corps de Cavalerie
Sordet de se porter vers Liège, ce qu'il n'arrivera pas à faire car il va se heurter aux avant-gardes allemandes.
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