LES BELGES SUR L'YSER

Sur wikipédia, nous pouvons lire:
Entre le 12 et le 15 octobre, l'armée belge, dont les troupes non montées sont transportées par chemin de fer, prend position sur l'Yser entre la mer et Boezinge (6 km au nord d'Ypres).
Le front français est solidement organisé jusqu'à La Bassée, mais, plus au nord, il n'y a que deux divisions territoriales françaises et les unités britanniques pour prolonger le front. Ces derniers prennent position dans la région d'Ypres d'où part l'Yperlée pour se jeter dans l'Yser en face de Fort Knokke. Le corps de cavalerie français du Général Antoine de MITRY auquel s'est jointe la 1re division de cavalerie belge du Lieutenant-Général Léon de WITTE assurent la couverture une vingtaine de kilomètres à l'est de Fort Knokke.
Après plus de deux mois de combat, l'armée belge est réduite à 90 000 hommes dont 63 000 fantassins et 5 000 cavaliers plus l'artillerie et les services. Du 4 août au 18 octobre, elle a perdu 41.500 hommes qui ont été tués, blessés ou capturés. La France lui a envoyé en renfort la nouvelle Brigade de fusiliers marins composée de quelque 6.000 hommes, sous le commandement de l'Amiral Pierre-Alexis RONARC'H, qui ont déjà combattu à Gand, lors du repli des Belges depuis Anvers, et qui accompagnent ceux-ci vers Dixmude. Il s'agit de faire face aux 140.000 hommes du Duc de Würtemberg qui sont équipés d'une imposante artillerie.

La guerre de mouvement ayant pris fin, les Belges occupèrent une position partant de la mer à Nieuport jusqu'à 6 km au nord d'Ypres à Boezinge. C'est la guerre de position ou de tranchées qui débute et qui demeurera jusqu'à l'offensive libératrice de 1918.
Sur le site cité plus bas, "Histoire des Belges", l'auteur raconte très bien cette guerre de positions.
wikisource conclut la bataille de l'Yser en ces termes:
Sur quarante-huit mille hommes qu’elle avait pu, dans un va-tout héroïque, opposer à l’envahisseur, l’armée belge en avait perdu, — tués, blessés, perdus, prisonniers, malades, — dix-huit mille. Certains de ses régiments étaient presque anéantis. Un nombre immense d’officiers étaient hors de combat. La route de Dunkerque était fermée. Mais un coin de la Belgique était inviolé. Et la victoire belge, pour ne pas bondir en avant, pour être une victoire sur place, n’en était pas moins une victoire.
Un homme, parmi tant d'autres héros, va se faire remarquer tout au long de ces 4 ans de guerre de positions: le Colonel AEM Alphonse JACQUES, chef de corps du 12e Régiment de Ligne. Après s'être illustré de brillante façon lors de la Bataille de Liège, il se retira sur ordre avec sa 12e brigade et sa 3e division pour défendre le réduit national à Anvers
Retiré sur l'Yser, il ne va pas chômer avec son régiment. Comme le raconte le Docteur LOODS sur son site: www.1914-1918.be:
Le 6 octobre l’ordre de retraite fut donné à toutes les divisions. Le 10 octobre, le 12e atteignit Nieuport. Pas le temps de se reposer pour les pauvres soldats du régiment obligé d’organiser une solide position défensive le long de l’Yser. Le 13, il creuse des tranchées à Schoorbakke et à Pervyse; le 14, il cantonne à Dixmude ; le 15, il établit une solide ligne de remblais à Nieuwcapelle ; le 16, il aménage la rive droite de l’Yser ; les 17 et 18, il cantonne sur place et travaille jour et nuit à approfondir, à consolider des ouvrages qui, tout fragiles qu’ils apparaissent doivent coûte que coûte endiguer la marée ennemie qui dans quelques heures va brutalement déferler.
Le Colonel Alphonse JACQUES, avec son régiment doit tenir le secteur de Dixmude face à un ennemi plus que largement supérieur en hommes et artillerie. Il va résister plusieurs jours et sera blessé deux fois. Mais il ne quitte pas ses hommes. Le 12e de Ligne résistera et Dixmude restera belge. Il se verra récompensé en étant promu Général de Brigade. On le retrouve en 1918 en tant que Lieutenant-Général, commandant la 3 DA, la division de fer à la Bataille de Merckem.
Le soldat le plus populaire et le plus décoré de l'armée belge continua les offensives jusqu'à la victoire finale. Après la guerre, il fut anobli par le Roi Albert 1er et fut appelé Baron JACQUES de DIXMUDE. Il l'avait largement mérité.
Il est bien entendu que d'autres héros et d'autres régiments se distinguèrent durant cette guerre. Toute l'armée belge peut être englobée dans les louanges reçus des autorités étrangères pour leur courage, leur ténacité et leur héroïsme. Mais j'ai choisi cet homme profondément humain, adoré de ses soldats, qui a commandé le plus illustre des régiments belges ayant le plus de batailles inscrites sur son drapeau, le 12e Régiment de Ligne aujourd'hui appelé 12e Bataillon de Ligne-Prince Léopold - 13e Régiment de Ligne
Fidèle à mes propos, je vous dirige vers des récits d'historiens qui relateront beaucoup mieux que moi ceS actions.

© Michel CAILLET - Tous droits réservés