APRES LE 16 AOUT 1914

La Position Fortifiée de Liège, enlevée avec moultes difficultés, ouvre la porte de la France aux armées allemandes.
Notre 3e Division, suivant ce qui était prévu, vient se positionner entre les autres divisions (voir carte).
La stupidité de Joffre oblige les armées françaises à envahir l'Alsace-Lorraine par des offensives alors que les armées allemandes, étant libérées de la prise de Liège, sont en train de contourner ses armées par le Nord-Ouest. Le Général Lanrezac, qui commande l'armée la plus à l'ouest et est aux dires de ses pairs le général le plus intelligent et le plus compétent de toute les armées françaises, lui envoie plusieurs courriers pour le prévenir mais sa prétention lui fait dire à Lanrezac qu'il a tort.
Le 14 août, les Anglais arrivent à Maubeuge et commencent à prendre position.
Le 17 août, le gouvernement belge prend la décision de retirer les troupes vers Anvers. En Alsace et en Lorraine, les troupes allemandes d’arrière garde terminent leur retraite et les armées françaises arrivent au contact de positions fortifiées garnies d’artillerie lourde et de mitrailleuses. von Moltke place von Kluck (I.Armee) sous le commandement de von Bülow (II.Armee).
Le 22 août, pendant que les 1ere et 2e armées françaises doivent retraiter devant celle de Rupprecht de Bavière, l’armée allemande remporte des victoires sur tout le front : dans les Ardennes (batailles de Longwy et de Neufchâteau) et dans l’Entre Sambre et Meuse (bataille de Charleroi). Le plan XVII est entièrement mis en échec.
De notre côté, en retraitant vers Anvers, le Roi Albert 1er retient plus de 150.000 Allemands qui vont combattre les divisions belges. Nous aurons de grandes batailles sur le territoire belge:
- Equipée du Corps de Cavalerie Sordet (du 6 août au 7 septembre).
- Bataille de Haelen ou Bataille des Casques d'Argent (12 août) entre la Division de Cavalerie du Lieutenant-Général de Witte et le IIe Corps de Cavalerie du General von der Marwitz. Victoire belge.
- Combat de Dinant (15 août) entre la 5e Armée du Général Lanrezac et la IIIe Armée du General von Hausen. Un certain Lieutenant Charles de Gaulle y reçut sa première blessure.
- Bataille de Charleroi (du 21 au 23 août) entre la Ve Armée française de Lanrezac et les IIe et IIIe Armée allemande. Défaite française
- Bataille d'Ethe (22 août), un épisode de la bataille de Longwy-Neufchâteau, entre la 7e Division française du Général de Trentinian et le V corps allemand du General von Stranz.
- Combat de Rossignol (22 août), un épisode de la Bataille de Neufchâteau, entre une partie du 4e Corps français (Général Raffenel) et une partie du VIe Corps allemand (General von Arnim) où la division française fut anéantie et le Général Raffenel tué. Ce fut la journée où il y eut le plus de tués côté français de toutes les guerres auxquelles la France participa (on parle de 27.000 morts).
- Combat de Virton (22 août) entre la 8e Division française du Général de Lartigue et une partie du 2e Corps français et le Ve Corps allemand du General von Stranz.
- La Position Fortifiée de Namur tombe le 24 août. Les Allemands ne commettent pas la même erreur qu'à Liège. Ils utilisent directement les gros calibres de 420 et 380. Défaite belge.
- Bataille de Neufchâteau (du 21 au 25 août) entre la 4e Armée française et la IV.Armee allemande. Nouvelle défaite française.
- Bataille de Mons (23 août) entre l'Armée britannique et la I.Armee allemande. Défaite britannique.
- Siège d'Anvers (du 27 septembre au 10 octobre).
La Position Fortifiée d'Anvers comporte 3 ceintures de forts. Elle va résister tout en effectuant plusieurs sorties où les piottes belges se couvriront de gloire.
Toutes ces batailles vous seront relatées brièvement dans le chapitre "Les Batailles sur le sol belge"
Malgré l'héroïsme de nos soldats, le Roi Albert 1er, d'abord tenté par l'armistice, décide de se retirer sur l'Yser. Il va pour cela réussir à sortir toute son armée dans le plus grand secret au grand dam du commandant allemand qui découvrira Anvers quasi vide. Ceux qui résistèrent les derniers s'enfuirent vers les Pays-Bas où ils seront internés.
Sur l'Yser, nos combattants vont s'illustrer avec les armées alliées et résisteront 4 ans avant la grande offensive de l'automne 1918.

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