AVANT LE 4 AOUT 1914

La guerre 14-18 se profilait depuis longtemps. En effet dès la guerre 1870 où le conflit franco-allemand fut perdu par la France, ce pays a toujours eu une idée de revanche et le Plan XVII établi par l'armée française est très clair à ce sujet (carte). Malheureusement pour elle, la France avait un adversaire qui ne pensait pas comme elle.
Dès 1905, un plan d'attaque de la France est élaboré par le Generalfeldmarschall Alfred von SCHLIEFFEN, Chef de l'Etat-Major allemand de 1891 à 1905. Il prévoit d'entrer en Belgique et aux Pays-Bas et contourner les armées françaises pour les prendre à revers et s'emparer plus facilement de Paris. D'année en année, ce plan s'est amélioré pour aboutir à celui qui sera d'application le 4 août 1914 (sauf l'invasion des Pays-Bas). Les pays alliés savaient donc que l'Allemagne (voir chapître "origines du conflit") envisageait sérieusement l'invasion à l'ouest.
Le plan Schlieffen (carte) a donc été amélioré par le successeur du GeneralFeldMarschall Schlieffen, le Generaloberst Helmut von MOLTKE. Celui renonce à l'invasion des Pays-Bas mais espère, vu les liens de famille entre le Roi Albert 1er et l'Empereur Guillaume II (ils sont cousins), que la Belgique ne s'opposera pas au passage des armées allemandes. Guillaume II essayera, lui-même, de convaincre son cousin mais sans succès. (photo).
Plusieurs fois, le Ministre belge à Berlin, le Baron Eugène Beyens, avertit le cabinet des préparatifs d'invasion. Le Général LEMAN, Gouverneur Militaire de Liège, dès sa prise de fonction en janvier 1914, prépare la résistance en installant des positions de défense en profondeur. Dès que Leman apprend que la  guerre est inéluctable, il commence à envoyer des estafettes espionner la frontière et commence à détruire des ouvrages clés. C'est ainsi que le tunnel ferroviaire de Dolhain va être obstrué par des locomotives car c'est la principale ligne ferroviaire d'arrivée des renforfs allemands.
Le 28 juin 1914, l'Archiduc d'Autriche et son épouse, neveux de l'Empereur et héritiers du trône d'Autriche-Hongrie sont assassinés à Sarajevo, une entité serbe en Autriche,  par Gavrilo Princip, un révolutionnaire serbe. La Serbie est en dehors de cette action mais l'Autriche va en profiter, elle qui n'attendait qu'une seule occasion pour sauter sur le royaume.
Le 28 juillet, l'Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Serbie. Le 30 juillet, par le jeu des alliances, la Serbie étant l'alliée de la Russie, cette dernière décrète la mobilisation générale. Du coup, l'Autriche-Hongrie mobilise également le même jour. Le 30 juillet, la Belgique décrète la mobilisation générale. A Paris, ce même jour, un vrai pacifiste, Jean Jaurès est assassiné. Le 1 août, l'Allemagne, alliée de l'Autriche-Hongrie, décrète également la mobilisation générale et déclare à la guerre à la Russie, donc par le jeu des alliances, à la Serbie.
Le 2 août, La France mobilise ses troupes. Le Luxembourg est envahi par l'Allemagne. Un premier ultimatum est envoyé à la Belgique qui le refuse. Ce même jour, en vertu de l'article 68 de la Constitution, le Roi Albert 1er prend le commandement effectif de l'armée.
Le 3, l'Allemagne déclare la guerre à la France et un second ultimatum est envoyé à la Belgique. Le Roi Albert 1er réunit le cabinet et ensemble, refusent cet ultimatum.
3 août - 2330 H: le génie belge détruit les ponts de Visé ainsi que les ponts et tunnels ferroviaires conduisant vers l’Allemagne. Le principal saute à 0430 H le 4. Ils devront s’y reprendre à deux fois. Le tunnel de Hombourg n’ayant pas sauté, 17 locomotives seront lancées à pleine vitesse dans le tunnel.
Le 4 août 1914 vers 8 heures, l'Allemagne envahit la Belgique sans aucune déclaration de guerre et entre dans notre pays par Gemmenich. C'est le début de la première guerre mondiale et de plus de quatre années de souffrances.
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