LE REDEPLOIEMENT FRANCAIS

Les Belges au combat à Anvers et sur la Gette, le Générallissime JOFFRE, toujours aussi buté dans ses offensives à outrance, commence toutefois à envisager une retraite programmée. En fait il va effectuer des contre-attaques destinées à retarder l'avance allemande et permettre au gros de ses troupes de se retrancher derrière la Marne.Il commence sa manoeuvre dès le 23 août.
Imbu de sa personne, Joffre va imputer les défaites à ses subalternes, incapables, selon lui, de respecter ses ordres et de gagner des batailles. Du 10 août au 6 septembre, date du début de la Bataille de la Marne, Joffre va limoger pas moins de 2 commandants d'armée (Ruffey et Lanrezac), 8 commandants de corps d'armée et 38 commandants de division.
Dès le 25 août, l'Etat-Major prévoit d'arrêter la retraite sur la Somme et l'Aisne. Il fait venir d'Alsace 6 divisions et crée à cet effet la 6e armée. Mais les attaques répétées de Allemands et l'arrivée des cavaliers allemands va obliger l'Etat-Major à annuler cet objectif le 31 août et de continuer la retraite.
Le 2 septembre, Joffre annonce que la retraite va s'arrêter le long de la Seine et de l'Aube et crée la 9e Armée en prélevant des divisions sur d'autres théatres d'opération.
Les troupes allemandes, quant à elles, après "la Bataille des Frontières", enclenchent la vitesse supérieure et font désormais des étapes de 45 à 50 km par jour, les divisions de cavalerie en tête. A ce moment, l'objectif final est toujours d'envelopper Paris. Le Grand Etat-Major émet alors une directive:
« Sa Majesté ordonne que l'armée allemande se porte en direction de Paris : la I.Armee, avec le 2e corps de cavalerie, marchera à l'ouest de l'Oise, vers la basse-Seine. La II.Armee, avec le 1er corps de cavalerie, poussera entre La Fère et Laon sur Paris […]. La III.Armee […] progressera entre Laon et Guignicourt, sur Château-Thierry […]. La IV.Armee […] marchera, par Reims, sur Épernay […]. La V.Armee […] s'avancera vers la ligne Châlons-Vitry […]. Verdun sera investi. […] Si l'ennemi oppose une forte résistance sur l'Aisne et ultérieurement sur la Marne, il pourra être nécessaire de faire converger les armées de la direction du sud-ouest dans la direction du sud.»
Mais un élément va modifier la situation. Parmi les contre-attaques programmées par Joffre, il y eut l'"attaque de Guise" (attaque de Saint-Quentin pour les Allemands) le 29 août où la 5e armée française attaque les I. et II. Armee allemande. Mais les troupes allemandes avancent plus vite que ne le voudraient les Genéraux JOFFRE et LANREZAC. Tant et si bien que LANREZAC va limiter son attaque: d'autant que les Britanniques refusent toute participation à cette bataille.
De très durs combats ont lieu dans ce secteur. In fine, la 5e armée parvient à faire reculer la II.Armee. Le General von KLUCK, commandant la I.Armee voit le moment où la 5e Armée va s'infiltrer entre son armée et la II..Aussi il va reserrer son secteur (qui prévoyait un large enveloppement de Paris par l'ouest) et se rapprocher de la II.. Ce qui entraine comme conséquence immédiate qu'il va passer au nord de Paris sans y rentrer. A ce moment la 6e Armée, nouvellement créée et commandée par le Général MAUNOURY, se porte en avant de Paris et va attaquer le flanc de la I.. Cette nouvelle situation aura comme conséquence la Bataille de la Marne.
Tous ces événements vont permettre aux Alliés de se recentrer sur un front de 225 km avec à l'Ouest le camp retranché de Paris et à l'Est la place fortifiée de Verdun.

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